Samedi 10 Avril 1819 - La Lavandière

Dans un charmant village, j'ai eu la chance d'assister a une scène insolite. Une douce mélodie résonnait alors qu'une lavandière chantait avec grâce en lavant son linge. A la terrasse d'un bar non loin de la, des hommes écoutaient et l'un d'eux, a la moustache finement élaborée, déclara ; "Je connais cette chanson, elle vient de Liverpool !".

Un grand gaillard en réponse cracha a terre et lui cingla ; "Tu parles, l'anglais ! Cette chanson la, la mère de ma mère la chantait déjà avant même que tu viennes au monde. C'est du Donegal, pour sur !". Le ton monta, et je crus même qu'ils allaient en venir aux mains. Mais la lavandière, elle, demeurait sereine. Poursuivant son ouvrage, loin du tumulte des gentlemen se jetant des couverts a la tête pour leur patrie, on aurait dit que la discorde n'avait aucun effet sur elle.

Je l'avouerai sans honte, je ne connaissais pas cet air qu'elle chantait là. En évitant le regard des bagarreurs, je suis allé la rejoindre à son ouvrage. "Hé là, madame, ce que tu chantes m'est inconnu. Qu'est-ce donc ?". Avec un grand sourire, elle m'a regardé. "Ah ça, là... la bêtise des hommes."

I marched from Kilkenny, but as I was thinking

On Shelah, my heart in my bosom was sinking.

But soon I was forced to look fresh as a daisy

For fear of a drubbin’ from Corporal Casey."