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Samedi 21 Mars 1818 : Le Pùca

Enfin, ma vie semble comme commencer aujourd’hui ! Cette date est a entourer d’un trait rouge sur un calendrier et je le ferai sur ce carnet. Aujourd’hui est le début de mon voyage ; enfin je quitte la belle Dublin pour traverser les montagnes de Wicklow, et que sais-je ensuite ! Ah, il me semble comme écrire ces lignes sur un nuage…


Cela fait maintenant quelques heures que je suis parti en direction de Kells. Le sac que m’a donne mon père me parait bien lourd, et la foret bien silencieuse, mais je ne rebrousserai pas chemin. Je n’ai pas encore l’habitude de marcher seul ; parfois, je pense entendre comme un petit rire derrière moi. Mais j’ai beau me retourner, je ne vois jamais personne… et le rire continue de me suivre. Mon esprit doit me jouer des tours.


Mon esprit doit être bien las du calme, car maintenant ce n’est plus un rire, mais une harpe qu’il invente ! Mais quelle si belle mélodie, si bien reprise... Honnêtement, plus je l’entends et moins je pense être capable d’inventer une telle beauté. La nature qui s’étend a perte de vue ne fait que sublimer cet air emblématique des compositions de Tourlough O’Carolan. Il y a quelque chose de magique qui en émane.


Je me suis assis quelques instants pour écouter cette harpe fantastique. Jamais de ma vie n’ai-je entendu quelqu’un en jouer aussi bien, et ce n’est pas faute d’en avoir écouté ! Mais voila qu’a peine je reprends mon souffle, la musique disparait. Quelque peu déçu, je me relève… et une étrange chèvre noire, aux cornes torsadées et aux yeux d’or, traverse le chemin devant moi. Décidément, que de singuliers événements en ce jour.

Samedi 27 Mars 1818


Que ne me suis-je méfié de cette curieuse chèvre… pourquoi n’ai-je pas plus écouté les conseils des grands-pères ! Il semblerait, de toute évidence, que j’aie croise la route d’un Pùca. Ce petit monstre change-forme aime particulièrement jouer de la musique et perdre les voyageurs. J’ai mis une semaine avant de réussir a atteindre Kells… Voila donc pourquoi il riait tant. Je pensais ne plus jamais sortir de cette foret ! Mais sa musique était si splendide, et je n’aurai surement plus jamais l’occasion d’entendre qui que ce soit interpréter du Tourlough O’Carolan d’une si belle manière ! Non, vraiment ; je ne saurais dire si cette rencontre fut une bonne ou une mauvaise chose…



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